On en entend beaucoup parler depuis le confinement mais le burn out est bien plus ancien. Ce n’est pas un état nouveau provoqué par la COVID. Je ne chercherai pas les statistiques parce que, selon moi, elles sont erronées. Beaucoup de personnes en burn out nient leur état, ne sont pas détectées par les médecins, ….
Mais qu’est ce que ce fameux burn-out ?
Burn out vient du verbe anglais « To burn out » qui signifie se consumer, brûler de l’intérieur en résumé nous dépensons notre énergie jusqu’à l’épuisement.
Très souvent le burn out est diagnostiqué dans la sphère professionnelle mais en réalité le burn out peut être parental, familial ou autre. Que ce soit l’un ou l’autre domaine qui a aggravé ou été le déclencheur du burn out, tous les aspects de la vie du burnouté sont impactés.
🧐 Je m’explique : si une surcharge de travail à conduit au craquage, l’état dans lequel vous vous trouvez impacte vos relations amicales, personnelles, familiales, parentales. Pourquoi ? Ben c’est d’une logique implacable : vous êtes épuisé et c’est un état général. Vous n’êtes pas « juste » épuisé de travailler ou « juste » épuisé d’être parent. Vous restreignez vos sorties entre amis, en couple, vous avez du mal à gérer les tâches quotidiennes parce que vous êtes à bout de force. Faire des activités vous paraît insurmontable et vous vous désintéressez de tout. Voilà ce qu’est un burn out : un état d’épuisement qui conduit à un réel handicape au quotidien.
Qu’est ce qui conduit au burn out ?
Il n’y a, selon moi, pas qu’une seule chose qui conduit à cet épuisement extrême mais beaucoup de facteurs réunis : la pression sociale, le jugement des autres, le fait que la société a appris à vivre à 100 à l’heure, l’intolérance des autres qui pensent que vous ne devez vous occupez que d’eux et qui s’énervent après vous si vous n’avez pas répondu dans la minute à leur mail ou leur appel, la pression des patrons, le fait que les chiffres d’affaire prévalent sur l’humain, le malaise et les blablas ou plainte des collègues, l’affluence de papiers, emails, l’envie d’être parfaite, l’éducation (il faut être à 100% partout), …
Vous avez supporté sans rien dire, au-delà de ce que l’humain est capable de supporter alors il est normal que vous ayez craqué. Cela surprendra beaucoup de monde qui vous voient assurer sur tous les fronts.
Vous êtes comme un ballon que l’on gonfle, gonfle, gonfle. A un moment donné il éclate parce qu’il ne peut plus contenir autant d’air !
La solution est-elle un repos total ?
Ben ce serait tellement simple ! Et c’est malheureusement ce que l’on entend souvent : une semaine de repos et ça ira mieux. Nous le disons et tout le monde le dit sauf les médecins mais en général au début on ne les écoute pas.
Le burn out est bien au-delà de l’épuisement. Je pense sincèrement qu’une simple « surcharge de travail » ne conduit pas au burn out. Selon moi le burn out est une alerte de l’esprit et du corps pour nous dire que nous ne nous écoutons plus, que nous nous malmenons. Alors non, un simple repos ne suffit pas. C’est une profonde remise en question de notre manière de penser, d’agir, d’interagir avec les autres. En bref une remise en question de notre vie.
Pourquoi je dis cela ? Parce que lorsque je suis tombée cela a été du jour au lendemain comme pour beaucoup de burnoutés et j’ai réellement pensé qu’un peu de repos suffirait.
Cela fait deux ans que je me « repose » et j’ai (enfin) compris que c’est mon mode de vie, mon envie d’être parfaite, d’être la meilleure, d’être indispensable qui a conduit à ma perte. Alors je peux me reposer autant que je veux, mon ordinateur intérieur a disjoncté et il demande à être réparé.
Je vais vous donner un exemple qui me semble parlant : Si le compteur électrique de votre maison disjoncte, que vous le remettez en fonctionnement et qu’il saute de nouveau.
Allez vous seulement vous dire « ben je le laisse reposer 10 minutes et il fonctionnera . Il arrêtera de disjoncter » ? 😂
Non, je ne le pense pas parce qu’un compteur électrique qui disjoncte peut être le signe d’une surcharge électrique dont vous allez chercher la cause, non ? Et bien pour vous c’est pareil. Si le corps et l’esprit disjonctent il faut prendre le temps de se réparer pour ne pas rechuter. Mais comment ?
Oui, dans un premier temps il faut du repos.
Au départ vous êtes vraiment à bout de force. Vous pouvez avoir de réel maux (tête, ventre, jambes, dos, vertiges, nausées, et j’en passe).
Beaucoup de burnoutés témoignent des douleurs physiques. Elles sont réelles. Arrêtons de tout mettre sur le compte de l’esprit. Ces douleurs sont dues au stress et à l’anxiété. Nous mettons notre corps à rude épreuve car nous sommes tendus et fatigués et que nous payons l’addition d’années pendant lesquelles nous n’avons pas pris soin de nous.
Alors oui, il faut du repos mais...
D’autres problèmes apparaitront probablement très vite que ce soit de l’agoraphobie, de l’hamaxophobie (peur de conduire), des attaques de paniques, des crises d’angoisse, des troubles anxieux, des insomnies ou de l’hypersomnie. Quelque soit la forme que prennent les alertes et le mal-être c’est un handicape au quotidien.
Malheureusement il n’y a pas beaucoup d’aides et vous allez devoir gérer un minimum parce que notre société ne reconnaît pas cette maladie comme un mal acceptable. Si vous êtes en burnout c’est que vous êtes faible, que vous ne vous poussez pas. Ces remarques viennent des proches, des patrons, des collègues. « Retournes au travail c’est la santé ! »
Hum !!! Quand limite tu n’arrives plus à calculer 2+2= 4 je ne suis pas certaine que le travail aide à la santé ni que tu sois utile à ton travail !
Mais pas seulement !
Alors vous le comprendrez il va falloir apprendre à se connaître, à connaître ses limites. L’aide d’un professionnel me semble indispensable mais attention aux professionnels que vous choisirez. Il en existe une multitude : psychiatre, psychologue, hypnothérapeute, sophrologue, lithothérapeute, art thérapeute…
J’ai testé beaucoup de techniques et je vous en parlerai dans un autre sujet.
Chacun(e) trouvera son exutoire mais la clé est en réalité la patience.
La PATIENCE la clé de la guérison
Parce que vous avez été perfectionniste, zélée, parfaite, sur tous les fronts dites-vous que vous avez mis des années à tomber alors vous ne réglerez pas ce problème en un coup de cuillère à pot.
Le burn out demande de la patience et de l’acceptation.
Acceptons que nous avons été au bout de nos forces.
Ne vous excusez pas. Le feriez-vous si vous aviez eu un accident de voiture, une fracture ?.
Admettez que vous avez fait du mieux que vous pouviez et probablement plus que les autres.
N’ayez pas honte . C’est une réalité et CE N EST PAS DE VOTRE FAUTE.
Ceux qui, pendant des années ont profité de votre zèle vous ferons probablement culpabiliser mais là, c’est vous en premier. C’est vital.
Alors la clé est la patience car guérir est long, très très long. Le processus d’acceptation se fait étape par étape.
Ne luttez pas, ne niez pas la situation vous ne ferez que retarder la guérison et surtout il est nécessaire d’apprendre à prendre soin de soin que ce soit par des thérapies, du sport, ou tout simplement apprendre à ne rien faire (au final ne rien faire est le plus dur).
N oubliez pas que votre corps a dit stop !🚨🚨🚨🚨🚨
Un arrêt de travail, une obligation de rester à la maison. Aie ! pour une personne active à 3000% dans la journée c’est très dur. Alors les premiers temps vous voulez remettre votre maison en ordre, cuisiner, en bref justifier que vous ne faites pas rien.
A terre ou à 4 pattes, en luttant encore une fois contre vous-même vous aurez du mal à rester à ne rien faire même si vous êtes fatigué(s) et que vous dormez beaucoup. Vous culpabilisez, vous vous dites que si vous êtes à la maison tout doit être nickel. Vous continuez donc à ne pas vous écouter alors les crises d’angoisses et le mal être vont s’accentuer. C’est inévitable.
Prenez le temps sans culpabiliser. Reposez-vous.
Le fait de « tomber » n’est que le début et un burn out peut aller beaucoup plus loin si vous persistez à ne pas écouter les signes que vous envoient votre tête et votre corps.
Alors faites en un peu mais pas trop et écoutez-vous : si vous n’êtes pas en état ne vous forcez pas.
En résumé repos, reconstruction et écoute de soi sont très importants pour lutter contre le burn out. Il est nécessaire d’essayer de ne pas être impacté par le jugement des autres (facile à dire).
J’espère avoir éclairé ceux qui n’ont pas vécu cet enfer et avoir fait comprendre à celles et ceux qui en souffrent qu’ils ne sont pas seuls.
N’hésitez pas à nous faire part de votre témoignage.
😘
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