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Mon histoire

Pourquoi ce blog alors qu'il en existe tant d'autres?

Je pense que dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, il est important de se retrouver et de savoir que nous ne sommes pas seuls.

C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de vous raconter brièvement mon histoire.

Cela me semble important.

Tous les burn out sont différents mais au final on est tous démunis face à cette situation.


Le début:

Pour moi, tout a réellement commencé en 2012 après la naissance de ma deuxième fille. Deux mois après, alors que je suis sur la route, seule, avec mes deux filles dans la voiture, ma vue se brouille, mes mains s’engourdissent, mon cœur s’accélère, j’ai froid mais je transpire, je suffoque….

De prime abord je pense à un malaise vagal mais, seule avec deux enfants en voiture, sur une voie rapide sans bas-côtés, la situation devient très vite paniquante. Alors, au mépris de tous les dangers j’accélère pour pouvoir me dégager au plus vite de là…

 Avec le recul cette réaction me semble stupide aujourd’hui mais c’est ce que j’ai fait ! Instinct de survie ? Aucune idée. Je me souviens juste que je me suis répétée « sors de là, gares toi vite tu vas faire un malaise ».


Une fois sortie de cette route rien ne se calme.  J’appelle mon mari mais nous avons une voiture, et je suis à plus de 30 minute de route de chez nous … il ne peut rien faire. Il appelle en urgence mes parents qui n’habitent pas loin de là où je suis stationnée.

Bien entendu j’ai choisi une zone déserte et à l’écart de tout pour m’arrêter. Je suis avec deux enfants en bas âge, dans un endroit isolé…


Mon premier réflexe est de fermer la voiture à clé. De nous enfermer pour protéger mes filles et que personne ne puisse leur faire du mal si je fais un malaise mais, contradictoirement, J’ai peur de faire un malaise et que personne ne puisse ouvrir la voiture !


Deuxième reflexe : sortir de cette voiture pour chercher de l’aide. Mais non, laisser mes filles seules à l’intérieur ??? Hors de question… Et si je m’écroule sur le bas côté que vont-elles faire ? Panique totale.

La voiture devient, un instant, ma prison. Les minutes paraissent des heures. Je ne suis pas bien. Tout s’embrouille.


Quand je vois la voiture de mes parents arriver j’éclate en sanglot.


De retour chez eux, les pompiers sont appelés. On me transporte à l’hôpital pour faire des contrôles mais il n’y a rien. Je suis extenuée.

Bien entendu je consulte mon médecin mais tout le monde pense à un baby blues. Je n’y crois pas mais je ne suis pas médecin alors je n’ose rien dire et je refuse tout traitement parce que les médicaments me font peur.


Mon nouveau quotidien:

Les vertiges, sensations de malaise, nausées, douleurs à la tête, dans le dos, les bras et j’en passe deviennent mon quotidien. Je suis à bout de force  mais selon ma politique un bon coup de pieds aux f… et tout repart.


Après mon congé maternité

Passé le congé maternité il faut bien reprendre le travail. A l’époque je prends les transports en commun. Le lundi de ma reprise, je suis stressée mais ça à l’air d’aller. Je prépare tout ce petit monde et m’apprête à partir. C’est sans compter Madame malaise qui vient me rendre visite et me paralyse. Pour ma reprise je me retrouve chez le médecin !


Le problème est que les arrêts de travail sont, pour moi, inacceptables à l’époque. Je les refuse tous parce que je dois aller travailler. Ahhhh se sentir aussi irremplaçable va me coûter très cher.


La solution paraît simple et c’est ma mère qui va me la donner. Elle est en retraite. Elle viendra donc me chercher le matin et le soir et m’accompagnera jusque-là porte du travail. Vous rendez-vous compte que, pendant plus d’un mois, j’ai fait lever ma mère qui venait me chercher, passait sa journée à trainer à paris pour me raccompagner. Non mais franchement. Avec le recul je trouve la situation honteuse mais j’ai été élevée en me disant que malade ou pas, il fallait aller à l’école, travailler alors c’est ancré en moi. Les arrêts de travail c’était vraiment quand je ne pouvais plus mettre un pied devant l’autre et encore !


Puis est venu le jour où je faisais les trajets toute seule (comme une grande J). L’enfer sur terre. Tous les matins et les soirs j’étais focalisée sur le fait de ne pas faire un malaise. Toute la journée j’avais des nausées, des vertiges, des douleurs mais j’ai mené mes dossiers à bout. Je pouvais me lever à 4 heures du matin, gérer mes enfants, enchainer les dossiers, les rendez-vous. J’étais wonder woman. Je gérais tout toute seule comme une grande.


J'en suis sortie ... ou pas!

En 2016, je suis enceinte de mon 3ème enfant. Les attaques de panique, l’hamaxophobie (peur de conduire), le stress, les douleurs (sauf ce qui est normal pour un grossesse),  .. tout disparait. Je suis bien. Je pense m’en être sortie. Ouf J ! J’aurais dû savoir qu’il ne faut pas crier victoire trop vite.


Je décide, à ce moment-là, de me rapprocher de mon domicile pour le travail. Ma réflexion est alors la suivante : certes je n’aurai pas le salaire que j’ai à Paris mais je vais gagner en temps et je ferai attention aux horaires.

Ah ah ah . Bref je trouve un poste à 30 minutes en voiture de chez moi. J’accepte de baisser considérablement mon salaire (en échange d’une meilleure qualité de vie) surtout que mon futur boss me dit qu’il y a des primes et que dès que j’aurai passé ma période d’essai je serai augmentée. J’y crois et je me dis ok. Je change donc.


Puis tout s'écroule!

Pendant 1 an tout va bien. Bon bien entendu pas de primes ni d’augmentation. Il ne faut pas pousser mémé dans les orties!

Rapidement le cercle vicieux revient : La surcharge de travail, les mails à gogos, les appels téléphoniques, les clients à gérer, les collègues dépressifs, les réunionites des patrons et j’en passe. Je travaille le matin chez moi, j’accompagne mes enfants à l’école. A 8h45 je suis au travail, j’enchaine toute la journée sans pause déjeuner ou très peu. Le soir je pars tard et on arrive encore à m’envoyer des sms du travail. Je ne dis rien j’encaisse et je me mets la pression parce qu’il faut y arriver, que tout soit parfait. Résultat je bosse le week end de chez moi. J’ai mis ma famille entre parenthèse pour tout gérer au travail. Je n’écoutais plus mes enfants. J’étais trop fatiguée pour être disponible pour ma famille mais pour le travail je tenais, j’étais là.


En janvier 2019 j’ai une première alerte : un vertige encore mais je me dis que je dois couver une petite gastro rien de grave .

Sauf que le 13 février, au moment d’aller au travail je m’écroule en voiture : au moment d’amener ma fille à l’école je suis paralysée, tétanisée. Les malaises et attaques de panique reviennent… Une semaine d’arrêt et je suis de retour au travail (j’ai bien entendu géré les dossiers à distance pendant cet arrêt !).

Je n’avais pas compris. Alors mon corps et ma tête ont frappé fort le mardi suivant ma reprise. Je conduisais et de nouveau cette paralysie mais, là, une sensation étrange m’a envahie : il fallait que je rentre sinon j’allais y laisser ma vie. Pour une fois je me suis écoutée et j’ai écouté ma sœur avec qui j’étais au téléphone. Aujourd’hui je me dis que j’aurais vraiment pu y laisser la vie.


Depuis 2 ans

Pour faire simple la première année une psychiatre a tenté divers traitements qui n’ont absolument pas fonctionné, bien au contraire puisque je n’avais que les effets secondaires puissance 1000. Tous les jours j’avais cette impression de planer, de tomber dans le vide, de suffoquer… Bien entendu quand un traitement ne fonctionne pas on fait un sevrage. Autant vous dire que 11 sevrages en 1 an ont eu raison de moi et le 16 mars 2020, alors que la France allait se confiner. J’ai été hospitalisée. Là encore je me suis voilée la face puisque je pensais entrer à l’hôpital pour 15 jours et j’Y suis restée presque 6 mois sans voir mes proches et notamment mes enfants à cause du confinement.


A travers les différents articles que je publierai ici, je souhaite partager avec vous mes échecs en espérant pouvoir éviter que certain(e)s d’entre vous ne les fasse. Je souhaite également vous faire part de mes petites découvertes pour aller mieux. Je vous ferai part de l’évolution de mon état car, aujourd’hui je le sais, je ne suis pas seule et nous sommes nombreuses et nombreux à devoir vivre avec cette maladie dont nous avons souvent honte parce que nous pensons que c’est un signe de faiblesse. Détrompez-vous : c’est parce que vous avez été plus fort que les autres que vous en êtes arrivés  là.

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Histoire d'un burn out: À propos
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